Collaborer avec les familles, c’est essentiel pour le bien-être de l’enfant. Mais si les bilans complémentaires se font attendre, comment maintenir une prise en charge efficace ?

Tu identifies un besoin de bilans… et puis rien

Tu as déjà dû être confrontée à ce type de situation : tu fais ton bilan orthophonique et tu constates qu’il serait intéressant de le coupler avec d’autres évaluations médicales, paramédicales ou psychologiques.

Tu fais une demande de bilans complémentaires en conclusion de ton CRBO en expliquant le pourquoi du comment à la famille. La famille te dit « oui, oui bien sûr », puis quelques mois plus tard, les examens complémentaires n’ont toujours pas été faits malgré tes relances.

Comment réagir ? Quelques idées à explorer

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce blocage. Voici quelques pistes de réflexion pour adapter ta posture et ta prise en soin.

Si c’est une question financière (ex : faire un bilan neuropsy non remboursé par la sécu)

Si c’est une question financière, alors c’est extrêmement délicat. On n’a pas à présager des moyens des gens, et encore moins à les juger (même si ce n’est pas toujours évident). « Ils me disent qu’ils n’ont pas les moyens mais le petit est arrivé avec une tablette la semaine dernière ». Si la famille exprime clairement que l’argent est un frein à la réalisation de bilans complémentaires, on peut la renvoyer vers des centres qui prendraient tout en charge, comme un CMPP si c’est adéquat.

Si la famille n’exprime pas de frein financier : deux options

  1. Soit ça n’empêche pas la poursuite pertinente du soin orthophonique (mais ça empêche la pose d’un diagnostic, par exemple). Alors aucune raison de modifier ton protocole de soin, la famille a pris une décision et tu n’as pas d’autres choix que de l’accepter (tout en précisant l’impact que cela pourrait avoir, comme l’absence d’aménagements à l’école tant que le diagnostic n’a pas été posé).
  2. Soit clairement ça représente un frein pour toi dans le soin… ou ça empêche une compréhension plus globale de l’enfant. Par exemple un enfant très très anxieux qui présente un retard dans le développement de son langage. L’anxiété très forte de cet enfant peut avoir un impact sur le développement de son langage et, s’il n’est pas accompagné par un professionnel de la santé mentale, alors cela va représenter un véritable frein dans ta prise en soin.

Option 2 : que faire ?

  • Si tu observes des résultats dans le suivi orthophonique, alors il mérite d’être poursuivi. Même s’il y a peut-être une « perte de temps », l’enfant adhère au soin proposé et c’est déjà une super nouvelle !
  • Soit tu n’observes aucun résultat et tu sens bien que d’autres composantes qu’orthophoniques entrent en jeu. Si au bout de 6 mois, 12 mois (c’est toi qui sauras) rien n’a bougé d’un millimètre, alors la poursuite du soin orthophonique sans autre soin complémentaire représente peut-être une perte de chance pour l’enfant dans le sens où les parents se disent « il voit déjà l’ortho, c’est bon ! » Alors que non, ce n’est pas bon ! Un point détaillé s’impose avec la famille pour décider ou non de la pertinence de poursuivre un suivi ortho.

Cette question est délicate, d’autant plus aujourd’hui où la notion de partenariat parental est devenue prépondérante (et c’est une excellente chose !).

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