Le burn-out chez les orthophonistes, on en entend parler, mais connais-tu le SEPS ? Derrière ce sigle se cache le Syndrome d’Épuisement Professionnel des Soignants. En gros, c’est ce moment où ton job te vide littéralement de ton énergie. L’OMS le décrit comme “un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail”.

Ce n’est pas juste un petit coup de mou passager. C’est un vrai épuisement, qui s’installe doucement, presque en douce, jusqu’à ce que ton corps et ta tête n’en puissent plus. Alors, comment le repérer et surtout, comment en sortir ?

Les phases du burn-out : un engrenage progressif

Le burn-out ne s’installe pas du jour au lendemain. Il se met en place petit à petit, à travers plusieurs phases :

🔴 Le sur-investissement : Tu te donnes à fond, au point d’oublier l’équilibre entre ta vie pro et perso. Ton implication émotionnelle est immense.

🔴 L’évitement : Certaines situations deviennent trop pesantes, tu préfères les fuir ou les ignorer.

🔴 L’apathie : Fatigue constante, lenteur, plus d’énergie pour des activités sociales, culturelles ou sportives.

🔴 L’apathie avec frustration chronique : Tu ressens un manque de reconnaissance, de l’irritabilité, une insatisfaction grandissante.

Les signes qui doivent t'alerter

Les symptômes du burn-out peuvent toucher plusieurs sphères :

  • Cognitifs : Difficultés de concentration, de mémorisation, troubles de l’attention.
  • Affectifs : Perte d’estime de soi, irritabilité, isolement, rigidité, voire agressivité.
  • Comportementaux : Absentéisme, automédication, comportements à risque.
  • Psychosomatiques : Maux de tête, fatigue chronique, troubles du sommeil, boule au ventre à l’idée d’aller travailler.

« Mais j'ai toujours tenu le coup... »

Stop ! Le burn-out n’est pas réservé aux personnes supposées « fragiles ». Tu as toujours tenu bon ? Tant mieux. Mais cette fois, c’est peut-être la fois de trop. Celle où ton corps et ton esprit tirent la sonnette d’alarme. Si ton métier que tu aimes tant devient une source de souffrance, alors il est peut-être temps de faire un point.

☝️ Un conseil : si tu te reconnais (en totalité ou en partie), je t’invite à réaliser le Test de Maslach, un test d’évaluation du burn-out. Il peut t’aider à mettre des mots sur ce que tu traverses.

Extrait du quotidien d'une orthophoniste en burn-out

« Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment, j’ai l’impression de perdre la boule ! L’autre jour, j’ai demandé à une maman de me régler les séances alors qu’elle l’avait déjà fait... deux jours avant. Je ne m’en souvenais pas du tout ! Comme si mon corps avait facturé, mais que ma tête était ailleurs...
Parfois, en séance, je bugue. Mon regard se fixe sur un mur, je décroche. Je n'ai plus aucune patience. Un patient Alzheimer m’a demandé de répéter une consigne, j’ai cru que j’allais exploser… alors que ce n'est pas sa faute ! D’habitude, les petits patients me font sourire. Là, plus rien ! Juste un immense vide. Et puis, y a tout ce que je dois gérer : le boulot, la paperasse, la vie de famille… C’est trop ! Parfois, j’ai envie de tout plaquer, de disparaître. Je ferais pas un burn-out, moi ? »

Prends soin de toi

Si tu te reconnais dans ce témoignage, sache que tu n’es pas seule. Le burn-out chez les orthophonistes est réel, mais des solutions existent :
✅ Consulter un professionnel (psychologue, médecin, sophrologue…)
✅ Alléger sa charge de travail, si possible
✅ Déléguer certaines tâches administratives (Quitte à perdre un peu d’argent. Entre baisser un peu son salaire et prendre soin de soi avant de sombrer, la question ne devrait pas se poser !)
✅ Se reposer et rétablir un équilibre vie pro/vie perso
✅ En parler à des collègues, des amis, des proches

Tu es orthophoniste, tu prends soin des autres… mais il est temps de penser à toi aussi ! 💙

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Pour continuer la réflexion : l’étude menée par l’association ORA (Orthos Réflexions Actions) en 2017