Les absences répétées des patients, même justifiées, peuvent être un véritable casse-tête pour les orthophonistes. Comment aborder ce sujet sans froisser, tout en maintenant une relation de confiance avec le patient ? Voici des pistes pour gérer la situation avec bienveillance et fermeté.

Le dilemme de l’orthophoniste : entre empathie et organisation

Difficile de ne pas compatir quand un patient traverse une période compliquée. On le sait, les absences répétées des patients ont souvent de bonnes raisons : une gastro imprévisible, une fête de l’école super importante, l’hospitalisation de Mamie…Autant d’événements qui peuvent chambouler l’emploi du temps de n’importe qui. On est humains, après tout.

Pourquoi est-ce si délicat d’aborder le sujet ?

  • L’empathie : remettre en question l’engagement d’un patient sincère, ce n’est pas évident (« Il rencontre des difficultés, je ne veux pas en rajouter »).
  • La politesse : quand le patient prévient à l’avance, on hésite à exprimer notre frustration (« Il prévient toujours à l’avance, je ne peux rien dire »).
  • La logistique : sans outil de gestion des rendez-vous en ligne, replacer une séance annulée au dernier moment relève du casse-tête (« Mon planning est déjà complexe, reprogrammer en urgence est compliqué »).

Les conséquences des absences répétées des patients

On ne va pas se mentir : quand les absences s’accumulent, c’est compliqué. Et pas seulement pour nous ! Ces absences ont des répercussions à plusieurs niveaux :

  • Un impact financier sur ton CA : chaque créneau non honoré, c’est une perte. Et en libéral, on ne peut pas se permettre d’avoir trop de trous dans l’agenda.
  • Un suivi qui perd en efficacité : en orthophonie, la régularité est la clé. Quand les séances sont trop espacées, on passe plus de temps à faire du réajustement qu’à avancer réellement.
  • Une motivation en chute libre : moins de séances = moins d’investissement du patient. Il décroche, perd confiance, et les progrès s’essoufflent.
  • Une organisation qui vire au casse-tête : un créneau annulé au dernier moment, c’est rarement remplaçable. Résultat ? Un trou dans le planning et un patient qui aurait pu en bénéficier, mais qui attend toujours.

Comment aborder le sujet avec ton patient ?

On le sait, ce n’est jamais simple d’aborder la question des absences. On craint de braquer le patient, de paraître trop strict, ou pire, de le voir disparaître complètement. Pourtant, en parler, c’est avant tout lui donner les moyens de réussir sa prise en charge. L’objectif n’est pas de faire la morale, mais d’instaurer un cadre clair et bienveillant.

1. Ouvrir le dialogue sans dramatiser

  • Choisir le bon moment : Prévois un créneau en début de séance (dans un cadre calme) pour aborder ce sujet délicat.
  • Rester factuel : Présente les données de manière objective (« Depuis trois mois, nous avons annulé X séances, ce qui ralentit la progression »).
  • Montrer de l’empathie : Reconnais les difficultés du patient tout en soulignant l’importance d’une régularité dans le suivi (« Je comprends que cela puisse être compliqué pour vous, mais… »).

2. Expliquer les conséquences

  • Pour le patient : Explique comment les absences impactent sa progression et ses résultats (« Moins de régularité signifie des progrès plus lents »).
  • Pour toi : Sois transparente sur les difficultés que cela engendre pour ton organisation. (« Mon planning devient imprévisible et cela impacte aussi les autres patients »).

3. Trouver des solutions ensemble

  • L’horaire actuel ne convient peut-être plus et doit être adapté.
  • Un rappel par SMS la veille pourrait aider à limiter les oublis.
  • Un autre rythme de rendez-vous pourrait être plus proposé.

4. Poser un cadre clair

  • Définir des règles ensemble : « Au-delà de X absences, nous mettons le suivi en pause. »
  • S’assurer de l’accord du patient : il doit comprendre et accepter ces nouvelles modalités.

On résume !

Parler des absences, ce n’est jamais agréable, mais fermer les yeux ne rendra pas la situation plus simple. Poser un cadre clair, c’est s’assurer d’un suivi efficace, bénéfique pour le patient comme pour toi. Ce n’est pas une sanction, mais un moyen de garantir une prise en charge de qualité. Alors autant en discuter sereinement, avec bienveillance et professionnalisme !

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Pour continuer la réflexion : Quel cadre proposer aux patients qui dérapent ? (Powa Project)