Tu as sûrement déjà été confrontée à ce type de situation : une amie t’appelle pour que tu fasses un bilan orthophonique à son fils de 6 ans (que tu connais bien). Comment réagir face à une demande de prise en charge d’un proche ou d’ami d’ami ? Voici quelques pistes pour nourrir ta réflexion.

Pourquoi tu te sens obligée de prendre ce patient

  • Parce que tu as du mal à dire non, encore plus à des personnes que tu connais.
  • Parce que tu as peur de vexer ou blesser cette amie.
  • Parce que, dans le fond, tu sais que cette amie va mettre des mois à obtenir un rendez-vous ailleurs.
  • Parce que cette amie t’a déjà souvent rendu service.

Pourquoi tu devrais refuser ?

Il est généralement déconseillé de prendre en charge un proche (ou un ami d’ami) dans ton exercice d’orthophoniste :

  • Perte d’objectivité : En soignant une personne que tu connais, il est difficile de rester complètement objective. Certaines observations peuvent être gênantes ou il y a des choses que l’on n’ose pas dire, et cela pourrait nuire à la qualité de la prise en soin.

  • L’éthique professionnelle : En acceptant cette demande de prise en charge d’un proche, tu fais passer cet enfant tout en haut de la liste d’attente alors que certaines familles attendent un rendez-vous depuis des mois, voire des années.

  • Le risque de ternir la relation que tu as avec cette personne si ton amie ne respecte pas ton cadre professionnel (si elle arrive souvent en retard, qu’elle annule régulièrement etc.)

  • La pression du résultat : Tu vas te mettre la pression pour que la PES ait des résultats, donc tu vas appréhender les séances avec cet enfant (surtout s’il évolue très lentement).

  • La dynamique relationnelle : La relation que tu as avec cette personne va se rejouer dans le suivi. Si cette amie a l’habitude d’être directive avec toi, elle le sera aussi concernant la PES de son enfant. Si cette amie se compare toujours négativement à toi, son manque de confiance en elle va aussi se ressentir dans le suivi et venir ternir la qualité de la relation thérapeutique.

Comment refuser avec empathie ?

Si tu souhaites refuser une demande de prise en charge d’un proche, n’oublie pas de mettre beaucoup d’empathie dans ta réponse. Voici quelques exemples de phrases que tu pourrais utiliser (à adapter selon ta personnalité) :

  • « Je te remercie pour la confiance que tu m’accordes, mais… « 
  • « Je sais à quel point cela aurait été rassurant pour toi de faire un bilan rapidement, mais… »
  • « Je sais que tu considères cela comme un service que je pourrais te rendre, mais… »
  • « Je vais activer mon réseau pour voir si une collègue autour de moi a de la disponibilité. »

Et dans les arguments qui arrivent après le « mais », il pourrait y avoir : 
👉 Le fait que la qualité du soin pourrait être affectée et que tu t’en voudrais de ne pas fournir le soin le plus adapté pour son enfant.
👉L’importance que tu accordes à la relation amicale que vous entretenez et le risque qu’il y a pour la relation si tu prends en soin cet enfant. 
👉L’éthique qui est importante à tes yeux et les scrupules que tu aurais à faire passer cet enfant devant toute la liste d’attente. 
👉La pression que ce serait pour toi, qui viendrait là aussi affecter la qualité du soin. 

Une alternative : le bilan sans suivi

Une solution intermédiaire pourrait être de réaliser un bilan pour faire un état des lieux et voir si un suivi est nécessaire, mais sans assurer le suivi toi-même derrière. Évidemment, si tu choisis cette option, il faudra que les choses soient parfaitement claires avec l’amie en question.

Besoin de poser un cadre plus aligné et plus juste pour toi ?

💬 Tu te retrouves souvent à devoir poser des limites, sans trop savoir comment faire ?
La formation CADRÉO va t’aider à clarifier ta posture pro, poser tes règles et gagner en sérénité dans ta pratique.
👉 Inscris-toi dès maintenant pour découvrir des outils concrets et applicables tout de suite dans ta pratique. 🔥