Les échanges entre orthophonistes et enseignants, c’est un sujet qui revient souvent. On sait que c’est important pour l’enfant, mais entre le secret médical, la charge de travail et l’impossibilité de facturer, comment faire sans s’épuiser ? Allez, on fait le point ensemble !
Secret médical : ce qu’on peut dire (ou pas)
Le secret médical, c’est sacré. Pour en savoir plus, je suis allée consulter un site réalisé par une collègue, dans le cadre de son mémoire : Secret et Ortho. Elle propose plusieurs types de solution avec les réponses adéquates en lien avec le secret médical.
La situation
Tu suis un enfant en CE2, diagnostiqué dyslexique. Son enseignante t’appelle pour avoir des infos sur ses séances, mais elle n’a pas prévenu les parents. Que fais-tu ?
La réponse attendue
Vous ne pouvez rien lui dire du tout tant que vous n'avez pas eu la permission explicite des parents d'échanger avec l'enseignante. Il nous faut être extrêmement prudent.e dans cette situation. Nous n'avons pas le droit de révéler à l'enseignante quoique ce soit avant d'avoir eu l'accord explicite des parents. En théorie, il nous faut mettre fin à cet appel téléphonique et contacter les parents du patient concerné, afin de leur exposer ce que nous pensons transmettre à l'enseignante et de discuter avec elle. Le fait d'échanger à l'oral ne nous donne pas le droit d'en dire davantage qu'à l'écrit, et vice-versa.
On résume !
Si un enseignant t’appelle pour en savoir plus sur un enfant, la première question est : les parents sont-ils au courant ?
- Avec l’accord des parents → Tu peux échanger avec l’enseignant sur le suivi de l’enfant.
- Sans accord parental → Silence radio : aucun échange n’est possible.
- Pour plus de sécurité → Un petit écrit des parents ou des responsables légaux, et c’est carré.
💡 Un point clé à garder en tête : il est essentiel de rester attentif à ce qu’on partage avec les enseignants. On peut évoquer l’impact des troubles sur la scolarité de l’enfant, mais sans entrer dans les détails médicaux. L’idée est d’apporter des pistes concrètes sans empiéter sur le cadre strict du secret médical.
Peut-on facturer ces échanges avec les enseignants ?
C’est là que ça se complique un peu. La NGAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels) ne prévoit pas la facturation de ces échanges, car ils ne sont pas considérés comme des actes thérapeutiques. Il n’est donc pas possible de facturer un échange orthophoniste – enseignant avec remboursement sécu.
Comment gérer ces échanges orthophonistes - enseignants sans y passer trop de temps ?
Plutôt que de les ajouter à ta charge de travail, pourquoi ne pas les inclure directement dans la séance de l’enfant ? Par exemple, consacrer 5 à 10 minutes en fin de séance pour discuter avec l’enseignant permet d’optimiser ton temps tout en assurant un bon suivi.
En plus, les enfants adorent voir leur ortho parler avec leur enseignant. Ça leur donne l’impression d’avoir une équipe qui les soutient, et ça peut même booster leur motivation !
Qui doit prendre l'initiative du contact ?
Si les parents ont donné leur accord, c’est souvent l’enseignant qui est demandeur. Pour éviter que ça devienne une charge mentale supplémentaire, tu peux lui proposer de te contacter directement et lui donner des créneaux précis où tu es dispo.
Mieux vaut un appel ou un email ?
Ça dépend de ce que tu préfères :
- Par téléphone : rapide et efficace, mais pas de trace écrite.
- Par email : plus structuré, permet de garder une trace, mais demande de bien faire attention aux infos qu’on transmet.
Si tu optes pour l’email, une bonne astuce peut être de mettre les parents en copie pour garantir la transparence et éviter tout malentendu.
Quel est ton mode de fonctionnement ?
C’est un sujet qui divise. Dans les groupes de discussion entre orthophonistes, on retrouve des avis très variés :
- Celles qui ont arrêté tout contact avec les enseignants faute de temps.
- Celles qui échangent mais estiment que c’est du travail bénévole.
- Celles qui pensent que ces échanges sont interdits par le secret médical.
Et toi, comment gères-tu ces échanges dans ta pratique ?
Poser le cadre, ça s'apprend !
Pour continuer la réflexion : nomenclature générale des actes professionnels (NGAP)