Poser le cadre avec les patients peut sembler un peu délicat. Parfois, on a l’impression qu’il est plus confortable de ne pas dire les choses à nos patients plutôt que de les dire et de risquer de créer des tensions ou un conflit. On évite donc des sujets importants, la plupart du temps sur des sujets “extra ortho” : organisation des séances, gestion des retards, exercices à réaliser à la maison, paiement, logistique pour les vacances, etc. Après tout, qui a envie d’expliquer pourquoi un petit retard de 10 minutes à chaque séance peut devenir un vrai problème ?
Un petit confort à court terme, mais un vrai casse-tête à long terme !
Quand tu choisis de ne pas poser un cadre clair avec tes patients, tu crois peut-être que c’est une bonne solution. « Pas de vague », pas de discussions difficiles. Tu privilégies le confort immédiat au détriment d’une solution plus durable. Mais, à long terme, ce « laisser-faire » peut en réalité engendrer beaucoup de frustrations. Parce que, sans cadre, on finit souvent par fonctionner dans une zone d’incertitude où chacun agit selon ses propres règles. Et forcément, ça crée des tensions, des incompréhensions, et au final… de l’épuisement.
Les impacts concrets de l’absence de cadre : on en parle ?
L'impression de ne pas être respectée
Le sentiment d’efficacité qui s'effrite
Si un patient annule ses séances régulièrement, ne respecte pas les recommandations, et que tu n’interviens pas pour remettre les choses en place, ça peut affecter l’efficacité du suivi. Tu te retrouves à te demander si c’est toi qui n’as pas bien fait ton travail et à avoir ton sentiment d’efficacité personnelle qui est affecté.
L'impact financier pour ton cabinet
Un retard systématique ou une absence non annulée, c’est aussi un impact direct sur la gestion de ton cabinet. Cela va au-delà de la simple organisation, car chaque absence non compensée, chaque retard mal géré, peut entraîner une perte de revenus et un déséquilibre dans ton planning. Et à la longue, ces petits manquements peuvent avoir un effet boule de neige, affectant non seulement tes finances, mais aussi l’équilibre global de ton activité.
Le stress qui s'accumule
Et puis, il y a cette petite voix dans ta tête, qui tourne en boucle chaque fois que quelque chose ne va pas : « Je n’ai pas abordé ce point avec lui », « Je devrais peut-être en parler, mais comment ? » Ces pensées, même si elles sont discrètes, commencent à polluer ton esprit. Et à force de ne rien dire, tu finis par ruminer et ça te pompe toute ton énergie. Ce stress, tu l’emportes avec toi chez toi, dans tes relations, et même dans tes moments de détente.
Poser le cadre avec les patients : la clé de la sérénité et de l'efficacité
En fait, poser un cadre clair n’est pas une contrainte, c’est une solution. Ça ne veut pas dire être strict ou autoritaire, mais simplement donner des repères à tes patients et leur expliquer ce qui est important pour un suivi efficace. Le cadre, ça permet de structurer la relation thérapeutique, de poser des attentes claires et d’éviter de se retrouver dans des situations de tension inutiles. Cela aussi permet à tes patients de mieux comprendre l’importance de leur implication dans leur suivi et de voir en quoi les règles que tu poses sont (en partie) là pour leur bien.
Co-construire le projet de soin avec les familles
Le cadre, c’est aussi un moyen de co-construire le projet de soin avec les familles. C’est un échange où tu t’assures que les attentes de chacun sont entendues, mais aussi que le cadre que tu proposes est potentiellement compatible avec leurs besoins (et s’il ne l’est pas, ils doivent pouvoir savoir qu’ils sont libres de consulter une autre orthophoniste !). Parce qu’au fond, tu veux que le suivi soit aussi efficace que possible pour l’enfant, et que les familles se sentent impliquées et à l’aise.
Un peu de temps pour un grand bénéfice à long terme
Il est clair que poser un cadre demande un petit effort au début, mais en retour, tu gagnes tellement en clarté et en sérénité ! Cela permet d’éviter les frustrations, d’assurer un suivi plus fluide et, surtout, de travailler dans un environnement où tout le monde se respecte. En bref, tu maximises l’efficacité de ton travail tout en préservant ton bien-être.
L'impact du renforcement positif et négatif
Exemple pratique : la gestion des créneaux pendant les vacances scolaires
L’antécédent : Tu précises aux familles qui ne viennent pas de mi-juin à début septembre que tu n’es pas en mesure de conserver leurs créneaux pour la rentrée qui arrive.
Le comportement : Malgré cette information, la famille Y fait le choix d’arrêter le suivi pendant près de deux mois et demi puis insiste, fin août, pour récupérer son créneau habituel du mercredi 14h.
La conséquence : le risque de renforcer un mauvais comportement
- Si tu flanches et acceptes de redonner le même créneau, tu crée un renforcement positif. La famille va comprendre : « Quand mon orthophoniste fixe un cadre, il suffit d’insister pour qu’elle le brise et que j’obtienne ce que je souhaite ».
- À l’inverse, si tu restes fermes en rappelant les informations données en juin et que la famille se retrouve avec un créneau moins arrangeant pour elle, alors tu vas créer un renforcement négatif. Les parents vont associer leur comportement (lié à antécédent) à un impact négatif et ils vont donc chercher à ne pas le reproduire.
Cela montre que tu as bien du pouvoir sur les choses, ce qui est plutôt une bonne nouvelle !
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Pour continuer la réflexion : Que se passe-t-il quand le cadre des séances d’orthophonie est inexistant ou instable ? (Powa Project)