Tu le sais : être claire avec tes patients, c’est essentiel. Mais dans la vraie vie, ce n’est pas toujours si simple. Poser un cadre, fixer des règles… ça peut vite devenir inconfortable. Et pourtant, c’est là que se joue la qualité de notre lien avec nos patients. Alors, si tu veux éviter de crouler sous le poids de l’incongruence dans ton quotidien d’orthophoniste, il faut bien comprendre ce qui se passe dans ta tête… et surtout savoir l’exprimer clairement !
L'incongruence : la source de nombreux maux
L’incongruence, c’est ce décalage constant entre ce que tu penses à l’intérieur et ce que tu fais à l’extérieur. Elle est source de mal-être professionnel sur le court, moyen et long terme.
Tu sais, ce moment où tu culpabilises parce que tu as arrêté le suivi de Mr Martin parce qu’il était trop absent (mais qu’il a mal réagi parce que tu ne lui avais pas dit que s’il était encore une fois absent, tu arrêterais tout) ? Ou cette colère que tu accumules contre Mme Blanc parce que tu as l’impression qu’elle dépasse les limites (que tu n’as pourtant jamais fixées…) mais que tu ne lui dis rien ?
C’est cette incongruence qui fait s’accumuler de la colère et de la rancoeur contre des patients à l’endroit où, si nous avions posé le cadre clairement et fermement, alors ils auraient probablement pu adapter leurs comportements pour faire en sorte que les choses se passent mieux.
Pourquoi est-on si incongruentes dans notre quotidien pro ?
L’incongruence dans notre quotidien pro n’est pas un hasard. Elle vient de plein de choses :
- Notre peur de créer le conflit
- Notre peur de ce que le patient va penser et dire de nous si nous nous affirmons
- L’idée que certaines choses sont logiques et qu’il n’est donc pas nécessaire de les verbaliser, comme le fait de ne pas arriver en retard à chaque séance. Sauf que ton patient a peut-être fonctionné comme ça toute sa vie, dans tous les domaines de sa vie. Si, à chaque fois qu’il arrive en retard, tu lui dis » C’est pas grave… » alors il considèreras que tout va bien et qu’il peut continuer ainsi.
Garde en tête que...
❌ Ce qui est évident pour toi ne l’est pas forcément pour tout le monde.
❌ Rien n’est logique dans l’absolu. Nous pensons toutes selon notre propre référentiel interne, lié à notre société, notre culture, l’éducation donnée par nos parents, notre histoire etc.
❌ Nos valeurs et notre cadre nous appartiennent. Il est essentiel de parvenir à les expliciter pour que le patient en prenne connaissance.
❌ Affirmer ses besoins n’est pas synonyme de conflit. C’est la croyance que j’observe le plus chez les personnes que j’accompagne en coaching ! Peut-être parce qu’on imagine que s’affirmer = imposer, dominer, agresser. Toutefois, si conflit il devait y avoir, alors le suivi s’arrêterait simplement.
❌ Si le suivi doit s’arrêter parce que ton patient refuse d’arriver à l’heure à ses rendez-vous, alors tant mieux !
Comment gagner en congruence dans ta pratique ?
- Sois claire dès le départ et pose des limites : Si tu veux que ton patient soit régulier, qu’il soit à l’heure, ou qu’il te règle chaque semaine, fais-le savoir dès le début ! C’est toi qui fixes les règles, n’oublie pas ☺️
- Prends en compte la réalité de ton patient : Ce qui te semble une évidence, comme le respect des horaires ou la fréquence des rendez-vous, ne l’est peut-être pas pour ton patient. Alors prends le temps de l’expliquer. Ça t’évitera bien des malentendus.
- Ne sois pas « trop gentille » : Parfois, il faut savoir dire non, et ça ne fait pas de toi une méchante ortho, juste quelqu’un qui respecte son temps et celui des autres.
Finalement, c’est quoi la clé de la congruence ?
La clé, c’est de réussir à poser un cadre clair dès le début (à froid !). Si tu n’as pas défini ce cadre au départ, pas de panique : il n’est jamais trop tard pour le faire (à froid ET à chaud !)
Et si tu ressens le besoin d’être accompagnée pour apprendre à poser ton cadre de manière ferme mais bienveillante, découvre Cadréo, la formation en ligne qui t’apprend à [p’oser] le cadre qui te ressemble !