En tant qu’orthophoniste, tu fais de ton mieux pour aider tes patients, et pourtant… il suffit d’une petite phrase pour que ton cerveau s’emballe : « Est-ce que j’ai mal fait mon job ? », « Il n’est pas content ? », « Je devrais en faire plus… » Bref, la culpabilité s’invite souvent sans prévenir. Pourquoi certaines remarques des patients nous touchent autant ? Et surtout, comment éviter de ruminer pendant trois jours à cause d’une remarque ?

Pourquoi certaines remarques nous affectent-elles plus que d’autres ?

Toutes les remarques ne provoquent pas la même réaction. Certaines passent inaperçues, tandis que d’autres restent en tête pendant des heures, voire des jours. Pourquoi ? Parce qu’une remarque n’est jamais juste une phrase : elle entre en résonance avec notre propre vécu, nos valeurs et nos émotions.

L’interprétation joue un rôle clé

Lorsqu’un patient dit « Déjà fini ? », il peut simplement être surpris du temps qui passe vite. Mais selon notre état d’esprit, on peut l’entendre différemment : 

  • “« Il trouve que la séance a été trop courte… »
  • « Il pense que je n’ai pas fait mon travail correctement… »
  • « Je n’ai peut-être pas assez donné… »

Notre cerveau a tendance à combler les blancs en fonction de nos croyances et de nos propres doutes. Une remarque anodine peut alors devenir un véritable déclencheur émotionnel.

Une résonance avec nos propres exigences (et nos blessures intérieures)

Si certaines remarques nous touchent plus que d’autres, c’est souvent parce qu’elles activent une sensibilité déjà présente en nous.

  • La peur de ne pas être à la hauteur : Lorsqu’un patient exprime une frustration, cela peut réveiller une crainte enfouie : « Et si je n’étais pas assez efficace ? ».
  • L’envie de (trop) bien faire : Beaucoup d’orthophonistes sont perfectionnistes et investis. Une simple remarque peut alors donner l’impression qu’on aurait pu faire mieux, qu’on a peut-être loupé quelque chose.
  • Le poids des expériences passées : Si on a déjà été critiqué sur un point précis (par un ancien patient, un collègue, ou même pendant nos études), il suffit d’une remarque qui y ressemble pour rouvrir cette blessure et raviver les doutes.

Un lien avec notre propre fatigue ou stress

Une remarque qui ne nous aurait fait ni chaud ni froid en temps normal peut soudainement nous toucher en pleine journée chargée. Quand on est fatiguée, sous pression ou préoccupée par autre chose, on a moins de recul et plus de mal à relativiser. C’est pour cela que l’impact d’une remarque n’est jamais figé : un même mot, entendu à deux moments différents, peut provoquer une réaction complètement différente.

Comment prendre du recul face aux remarques des patients?

Quand une remarque vient toucher une corde sensible, ça peut être déstabilisant. Plutôt que de laisser la culpabilité s’installer, mieux vaut prendre un peu de recul : comprendre pourquoi elle nous affecte, l’analyser et trouver comment s’en détacher.

Distinguer le fait de l’interprétation

Avant de laisser la culpabilité s’installer, il peut être utile de se demander : « Que voulait-il vraiment dire ? » et «Suis-je en train de projeter quelque chose sur cette remarque ?»

Se rappeler que nous ne pouvons pas tout maîtriser

Les attentes des patients varient et leur ressenti ne reflète pas nécessairement la qualité de notre travail. Même avec toute la bienveillance du monde, il y aura toujours des patients frustrés ou insatisfaits.

Mettre les choses en perspective

Une remarque ponctuelle ne définit pas une prise en charge dans sa globalité. Ce qui compte, c’est la constance et l’engagement que nous mettons dans notre travail.

Partager et échanger

Parler avec des collègues permet souvent de relativiser et d’éviter de ruminer seule. L’entraide est précieuse pour prendre du recul et dédramatiser certaines situations.

On résume !

Les remarques des patients font partie du métier, mais elles ne doivent pas te faire douter de tes compétences. En prenant du recul et en apprenant à différencier ce qui relève de toi et ce qui appartient à l’autre, il devient plus facile de ne pas laisser la culpabilité prendre trop de place.

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Pour continuer la réflexion : Quel cadre proposer aux patients qui dérapent ? (Powa Project)