Les 3 critères clés pour le reconnaître
1) L’incapacité à s’attribuer sa réussite
Tu connais cette situation : ton patient évolue rapidement, et tu attribues ses progrès à son implication personnelle ou à l’investissement de ses parents ? Ou encore, un médecin te félicite pour la qualité de tes CRBO, et tu réponds que tu n’as rien fait de spécial ?
👉 Si tu minimises systématiquement tes réussites et que tu attribues tout à des facteurs extérieurs, c’est un premier signe du syndrome de l’imposteur.
2) L’impression d’être surestimée et de tromper son entourage
Quand tes parents parlent de toi devant leurs amis, ils vantent tes mérites : réussite au concours, années de fac menées d’une main de maître, ouverture de ton cabinet… Mais toi, au lieu de savourer ces compliments, tu te désintègres intérieurement (avec les plaques rouges sur le visage et le cou qui vont bien) ?
👉 Si tu te sens rongée par le doute et que tu as l’impression que ton entourage t’accorde plus de valeur que tu ne le mérites réellement, ce sentiment est un indicateur du syndrome de l’imposteur.
3) La peur d’être démasquée
Connais-tu le "cycle de l'imposteur" ?
Le concept
Ce cycle se déroule de la manière suivante :
- La personne avec le syndrome a une tâche à réaliser.
- Face à cette tâche → Génération d’une inquiétude, de doute, de l’anxiété par peur de l’évaluation, de ne pas savoir faire, de ne pas faire aussi bien que les autres.
- Face à cette anxiété → Développement de stratégies d’auto-handicap type sur-préparation sur le long terme ou procrastination puis travail excessif sur le court terme. Malgré les stratégies d’auto-handicap, la tâche est généralement réussie.
- Face à la réussite → Croyance qu’il s’agit de l’effort réalisé (sur-préparation sur le long terme ou travail excessif sur le court terme) ou de la chance ou du hasard.
- Face aux feed-back positifs liés à la réussite → Dénigrement → La personne élude les compliments et néglige la performance qu’elle estime être liée à beaucoup d’efforts, de la chance, ou de la surestimation de la part d’autrui.
- Ce dénigrement face aux feed-back positifs engendre un sentiment de malaise et de tromper les gens.
Résultats...
Plus la personne répètece cycle de l’imposteur, plus il sera difficile pour elle d’en sortir. Elle finira par croire que le briser, ce serait risquer de ne plus jamais réussir. Elle ne sais même plus ce qui, au fond, lui a permis de réussir… mais elle fait l’amer constat que ce cycle de l’imposteur semble fonctionner (même si les sentiments de malaise et de tromperie arrivent derrière).
Exercice pratique pour surmonter le syndrome de l’imposteur
Les orthophonistes victimes du syndrome de l’imposteur auront du mal à accepter les compliments. Elles vont toujours trouver une cause externe à l’avancée / l’évolution positive de leur patient (mais une cause interne s’ils stagnent, bien évidemment).
Le but de l’exercice que je te propose, est de t’amener à prendre le contre-pied de tes comportements initiaux pour intégrer (enfin !) les raisons objectives de ta réussite. L’idée est que tu envisages d’autres points de vue et que tu intègres des nuances par rapport aux raisons de ton succès. Il peut, certes, exister des causes externes, mais les causes internes sont aussi envisageables.
1. Admettre le syndrome de l’imposteur
2. Le journal des compliments : un outil pour changer de perspective
La deuxième étape est de réaliser un journal des compliments. Oui, oui, tu as bien lu !
Dans ce journal, je te propose plusieurs étapes :
- Écrire les compliments adressés par le patient ou sa famille.
- Décrire précisément le démenti que tu as utilisé (comme la chance, le hasard ou la surestimation).
- Noter les émotions et pensées associées à l’utilisation de ce démenti ( = pourquoi tu utilises ce démenti).
- Brainstormer sur les réponses alternatives que tu aurais pu fournir ou que tu fourniras la prochaine fois ( ex : « Merci pour votre retour sur l’évolution de votre fils Mme Martin, je suis ravie de vous entendre » à la place de « Vous savez, je n’y suis pour rien ! »)
- Noter les émotions ressenties vis-à-vis des réponses alternatives imaginées (ex : la gêne).
3. L'impact de cet exercice sur ton comportement
Plus tu vas réaliser cet exercice, et plus tu vas t’ouvrir à une nouvelle manière de penser les compliments. Ça ne va évidemment pas changer ta manière de faire du jour au lendemain, mais cela pourrait t’aider à faire un joli pas de côté pour voir les choses différemment.
Tu te reconnais ? Tu n'es pas seule !
Le syndrome de l’imposteur touche de nombreux orthophonistes, mais il ne définit en rien tes compétences ni ta valeur. Si tu ressens ces doutes, n’hésite pas à en parler à un collègue, un ami ou un professionnel.
N’oublions pas qu’être orthophoniste, c’est aussi être humain, avec des forces et des faiblesses. Soyons bienveillantes envers les autres… et envers nous-mêmes !
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Exercice tiré du livre : Traiter la dépréciation de soi – Le syndrome de l’imposteur de Kevin Chassangre et Stacey Callahan (lien affilié*).
Pour continuer la réflexion : Le podcast de Radio France (sur cette thématique)
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