Reprendre une patientèle, c’est souvent une super opportunité… mais ça vient aussi avec son lot de défis. Je te propose ici un tour d’horizon sans filtre des avantages, des inconvénients, et mes conseils pour préparer cette transition au mieux.

Les avantages de reprendre une patientèle

Le principal avantage est clairement financier. Tu arrives dans un cabinet qui tourne déjà plus ou moins bien. Résultat : il y a peu ou pas de delta entre ton installation et le moment où tu peux commencer à te verser un revenu correct. Ce n’est pas toujours le cas si tu démarres de zéro !

Les inconvénients à garder en tête

Bien sûr, tout n’est pas tout rose. Voici ce à quoi tu peux t’attendre si tu souhaites reprendre une patientèle dans un cabinet :

  • Les habitudes déjà en place : Les patients sont déjà là… Ils sont habitués à un mode de fonctionnement, à une personnalité, à des règles (ou l’absence de règle justement). Proposer (ou imposer) ton propre cadre peut être plus difficile.
  • Des pathos pas toujours à ton goût : Tu récupères des patients avec des pathos avec lesquelles tu n’es peut-être pas très à l’aise ou que tu n’aimes pas. Difficile d’arriver et de dire « Bon, à partir de maintenant, tous les patients avec TSLE verront leur suivi s’arrêter parce que j’aime pas le langage écrit« .
  • Des suivis que tu aurais arrêtés depuis longtemps : Tu récupères des suivis que tu aurais personnellement arrêtés depuis longtemps comme des personnes âgées avec des pathologies neurodégénératives très évoluées. Certaines collègues choisissent de faire durer le suivi longtemps et d’autres n’y trouvent plus d’intérêt à partir d’un certain état de dégradation cognitive. Difficile là aussi de débarquer et d’annoncer « Bon, Mr Bernard, pour moi votre suivi ne sert plus à rien, on arrête les séances à partir de cette semaine« .

Ça fait pas mal d’inconvénients (ou dé défis) ! C’est pourquoi si tu es dans cette situation, je te propose de BIEN PRÉPARER ton arrivée.

Mes 7 conseils pour réussir ta reprise de patientèle

Avant de te lancer tête baissée dans cette nouvelle aventure, je te propose quelques conseils concrets pour préparer ton arrivée en douceur… et poser des bases solides dès le départ.

1. Prends le temps d'anticiper

Si tu as quelques semaines ou quelques mois avant de reprendre une patientèle, prends le temps de jeter un œil sur les suivis plus en détails et de discuter avec l’orthophoniste encore en place de ceux qui pourraient être arrêtés (parce qu’en bout de course). Il est plus « sain » pour le patient de voir son suivi s’arrêter par l’orthophoniste qui l’a démarré plutôt que par une « étrangère ».

2. Définis ton mode de fonctionnement

Prends le temps de poser clairement sur le papier (pour toi !) quel va être ton mode de fonctionnement ( à propos des paiements, des retard, de l’organisation des séances, des vacances etc).

3. Renseigne-toi sur les habitudes existantes

Prends le temps de questionner l’orthophoniste en place sur son propre cadre afin de savoir ce que les patients ont connu jusqu’à maintenant. Cela te permettra de ne pas être étonnée le jour où un patient te dira « Oui, mais avec Mme Truc, on faisait comme ça« . Et puis ça te permettra aussi de contourner les petits malins qui voudraient se servir de ce changement d’ortho pour inventer des règles qui n’ont jamais existé, mais qui les arrangent : « Avec Mme Truc, on a toujours fait le tiers payant total (alors que c’est faux !) ».

4. Organise un rendez-vous de présentation

Organise un rendez-vous spécifique avec chaque patient pour te présenter, faire connaissance et présenter ton cadre de fonctionnement (bien sûr, cela est facturé comme faisant partie du suivi – ici tu es en train d’établir le contrat et de créer le lien thérapeutique avec tes nouveaux patients). 

Tu peux leur dire que tu comprends que le changement ne doit pas être simple pour eux mais que si le suivi orthophonique se poursuit, ils ont devant eux une autre personne avec un autre mode de fonctionnement. Bien sûr, si le nouveau cadre proposé ne leur convient pas, tu peux leur mentionner qu’ils sont tout à fait libres de choisir de stopper le suivi.

5. Gère les suivis que tu souhaites clôturer

Pour les suivis qui n’ont pas pu être arrêtés mais que tu souhaites clôturer (parce qu’en bout de course selon toi comme dans des pathos neuroD très évoluées), propose un point avec l’équipe de l’EHPAD et une date d’arrêt ( à + 3 ou 6 mois par exemple) pour faire une transition douce.

6. Sois claire sur ceux que tu ne souhaites pas continuer

Pour les pathos avec lesquelles tu n’es pas DU TOUT à l’aise, précise-le à l’orthophoniste sur place afin qu’elle en informe les patients en avance pour qu’ils trouvent une alternative.

7. Accepte (au début) de finir certains suivis que tu n'apprécies pas

Pour les pathos dont tu n’apprécies pas le suivi, difficile de ne pas poursuivre le soin pour une question de préférence (surtout dans le contexte actuel de pénurie de soin). Mon point de vue serait de terminer le suivi, puis de refuser d’emblée les suivis de cette patho.

Tu reprends une patientèle ? C’est le moment de poser les bases !

La reprise d’une patientèle, c’est le moment idéal pour installer un cadre clair et serein.

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Pour continuer la réflexion : Informations à connaître en vue d’une installation (FNO)